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SPARNABULLES...une causerie du vin, avec ou sans bulles !
20 avril 2021

Champagnes Benoit Marguet : Tasting 2016, 2017..et verticale SAPIENCE.

Benoit Marguet, discret mais toujours au petit sourire en coin, semble fier et comptable de cette production artisanale, que ce soit les vins du domaine ou ceux de son petit négoce haute couture, le tout  en-tiè-re-ment non dosée et à la gamme désormais bien ancrée chez les passionnés de vins du monde entier. Voici mes notes que j'ai volontairement amputées des arômes pour me concentrer sur les ressentis. Exit donc la vanille, la mirabelle et la poire..et pourtant ils étaient tous là ! :

YUMAN 2018 : un vin voulu consensuel. Réservé, en rondeur relative, il est peu disert à ce stade, seul le nez sur les fruits blancs apporte un peu de gourmandise. A garder en cave 12/18 mois avant ouverture.

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SHAMAN 2017 : Quel beau Champagne ! Découvert avec le millésime 2014, ce coup de coeur au pinot majoritaire semble pour moi perpétuel. Boisé marqué mais tellement charmeur...car la matière est sans faille, rendant crémeuse la dégustation. Insolent de jeunesse. Addictivement à boire et pour au moins 5 ans.

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SHAMAN ROSE 2017 :Vineux, éclatant, son élevage enrobe le vin. Un rosé d'assemblage et de gastronomie, ample mais toujours assez tendu. C'est jeune mais là aussi, déjà  abordable.

Les crus :

OIRY 2016 : un 100% chardonnay assez exclusif. Un vin droit, presque incisif à ce stade. 2016. Cette version florale est à mettre en cave : il lui manque vraiment du temps pour s'exprimer.

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AVIZE/CRAMANT 2016 : la côte des blancs dans toute sa splendeur...comment résister à ce vin aérien, gourmand mais à la belle finale allongée. Du niveau d'un beau millésime de De Sousa. Prêt à boire mais on en reparle dans 10 ans.

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VERZENAY 2016 : je me concerte avec moi-même...et le gagnant est VERZENAY ! La matière 100% Pinot est infaillible, sur un boisé marqué mais aucunement asséchante. Ce vin sublime le cépage en lui otant une partie de son équilibre proverbial sur la noble amertume. Et tout ça sans aucun dosage. Chapeau.

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AMBONNAY 2016 : 60% pinot, 40% chardonnay, un vin terrien qui trouve son équilibre sur une pointe oxydative. Il gagnera en complexité en cave.

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Une série qui présente 2016 chez Benoit Marguet comme un millésime très réussi, sans caractère dominant : 2015 était solaire, 2013 très frais, 2012 dense et fruité..2016 est plutot en longueur et en vinosité, une année "sans histoire" qui est  très largement millésimée en Champagne, à juste titre.

Les Lieux dits :

LES CRAYERES 2016 : une première en 100% chardonnay. Fin, élégant, un bonbon acidulé qui se situe entre le Oiry et le Avize/cramant au niveau olfactif, avec un plus de fond et en plus vineux. Excellent !

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LES BEURYS 2016 : 70% chardonnay, 30% pinot. Peu disert, un vin plus immédiat et moins typé artisan. Sa qualité fédératrice évidente souffre d'être ici entre 2 de mes vins préférés.

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LES SAINTS REMYS  2016 :100% pinot. Si la définition obscure "d'extrait sec" dans le vin vous laisse encore de marbre, il faut gouter ce vin qui à l'instar du Verzenay 2016 est à la fois vineux et fruité et salin. La mirabelle (ha, un arôme !) est si présente qu'on en oublie qu'on a ici un vin de belle garde qui se patinera avec une oxydation ménagée -à peine perceptible ce jour-.

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LE PARC 2014 : servi en jéroboam et carafé, ce 100% chardonnay  est encore un gamin. Le flaconnage a sans doute limité son évolution. Complexe et abordable, , sur des beaux amers presque effacés depuis ma première rencontre en 2018...mais j'aurait dû le gouter dans la série des crus où il serait plus à son aise. Boisé désormais totalement intégré, consensuel et de garde pour 20 ans dans cette version.

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Le niveau de densité est monté d'un cran avec ces parcellaires. Une fois encore Saints Remys assume son niveau -excellent- depuis plus de 4 ans...

 

Sapience :

Une cuvée qu'il faut toujours présenter : issu de raisins de 3 vignerons de (très) haut vol : David Leclappart pour ses Chardonnay de Trépail, Vincent Laval pour ses Meuniers de Cumières, Benoit Layahe pour ses Pinots Noirs de Bouzy. Depuis le millésime 2012, ce sont les Pinots d'Ambonnay de Benoit Marguet qui remplacent ceux de Bouzy. 50% de Chardonnay, 25% de Meunier et 25% de Pinot Noir en sont la composition constante.

2015 : vin très posé, à la texture serrée, je suis presque surpris du boisé intégré. Ce millésime solaire dégage une telle matière que le dicton "bon sang de bois" prend tout son sens, en littéral pour une fois. Vinification millimétrée comme toujours. Egal en volume au Taittinger Comtes de Champagne ouvert le mois dernier, Sapience 2015 lui sera possiblement -bien- supérieur avec un peu de garde pour le complexifier. Blockbuster en devenir.

20210419_103607[1]La photo est celle de l'échantillon, c'est actuellement 2011 qui est à la vente.

2014 : Floral, à la fois plus frais et plus vineux que le 2015, il est aussi avec 2011 le plus abordable  ..mais entendons nous : lorsque le moins expressif est déjà du niveau des plus grandes cuvées champenoises, cet "abord" est trompeur, gare à la pronfondeur des toutes ces cuvées !

2013 : Encore plus en fraicheur, signe de cette année aux vendanges les plus tardives des 25 dernières années. Densité égale au 2014, ce sera la seule filiation évidente de la série. En retrait à ce stade, je suis presque certain que j'aurai écrit "2016" à l'aveugle sur mon carnet. A gar-der !

2012 : hoho le coup de coeur !..je retrouve les vibrantes sensations du 2006 et du 2008. Le fruit de ce millésime bien né en sus. Il se rapproche du 2015 par sa densité hors norme et une définition grasse et vineuse, à la finale élancée. Il faut le garder un peu..mais je doute qu'un seul amateur s'y risque tellement c'est excellent. Au parangon des vins d'artistes.

 

2011 : Ha, cette vibration qui est le dénominateur commun de Sapience..la voilà qui  domine ce 2011. Je sais que ce terme "vibration" fait un peu esotérique. Si je remplace par dense,salin, élancé et de grande longueur, c'est mieux  mais c'est trop ! Ce 2011 est un vin disponible pour la table ou un apéritif bien accompagné par une rillette de cabillaud maison (au fromage blanc, pas à la crême !). Sa matière n'égale pas celle des 2012 et 2015 mais  c'est un magistral pied de nez à la réputation des 2011, souvent de sinistre mémoire en champagne.

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Impossible de terminer l'examen de ce "tour de force" qu'est Sapience sans se dire que le postulat de départ "faire la meilleure cuvée régulière de Champagne en n'éludant aucun millésime, et en viticulture biologique" est très largement réussi. Je ne goute pas tous les jours les Champagne les plus chers mais je sais qu'après 25 ans de cet excercice, c'est de très loin ces vins que j'aimerai boire dans les grandes occasions. Ils sont vivants.

 

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Commentaires
SPARNABULLES...une causerie du vin, avec ou sans bulles !
  • Au hasard d'un surf autour du vin, voici un compte rendu de dégustation, la rencontre d'un vigneron... bonne découverte et buvez bon, la vie est trop courte pour boire médiocre... Et pour mémoire, un Sparnacien est un habitant de la capitale du Champagne !
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